En tant qu’écrivain, j’ai toujours été fasciné par la nature de la réalité et la manière dont elle peut être manipulée. Les réseaux sociaux, dans leur forme actuelle, représentent une distorsion de cette réalité. Ils captent notre attention non pas pour enrichir nos vies, mais pour maximiser le profit des entreprises qui les contrôlent. Ce modèle, basé sur l’algorithme et la captation de l’attention, engendre une polarisation des opinions, une anxiété croissante et une fragmentation de notre tissu social.
La réalité des réseaux sociaux est une illusion soigneusement orchestrée, où l’humain est souvent relégué au second plan.
Il est impératif de se demander : qu’est-ce qui est réel dans cet espace numérique ? Les interactions que nous avons sur ces plateformes sont-elles authentiques ou simplement des simulacres, des reflets déformés de nos véritables émotions et pensées ? La montée de l’intelligence artificielle ne fait qu’accentuer cette question, car elle peut créer des contenus qui semblent réels, mais qui sont en réalité des constructions artificielles. Nous devons donc préserver notre capacité d’attention et notre discernement face à ces contenus manipulés.
Pour contrer cette dérive, il est essentiel de repenser notre approche des réseaux sociaux. Cela passe par une transparence accrue de la part des entreprises qui les gèrent, ainsi qu’une régulation stricte pour protéger les utilisateurs. L’éducation à la sobriété numérique doit également être une priorité, afin que chacun puisse naviguer dans cet océan d’informations sans se noyer dans la superficialité.
Enfin, il est temps de changer nos valeurs. Plutôt que de privilégier le sensationnel et le clivage, nous devrions favoriser un internet coopératif et respectueux, où l’humain est au centre des préoccupations. En tant qu’écrivain, je crois fermement que la littérature et la réflexion critique peuvent nous aider à retrouver notre humanité dans un monde de plus en plus dominé par des illusions. La question demeure : qu’est-ce qui constitue l’humain dans cette ère numérique ? C’est à nous de le définir, avant que la réalité ne se transforme en un simulacre irréversible.