En tant que passionnée de pédagogie et d’innovation dans l’éducation, je ne peux m’empêcher de réfléchir à l’impact du Plan d’investissement dans les compétences (PIC) mis en œuvre entre 2018 et 2023. Ce plan visait à transformer en profondeur l’écosystème de formation français, en mettant l’accent sur une approche qualitative plutôt que quantitative. L’idée était séduisante : repenser la formation pour qu’elle soit plus adaptée aux besoins des apprenants et des entreprises, tout en favorisant l’autonomie et l’initiative. Cependant, les résultats de cette initiative, tels que présentés lors d’une journée d’étude organisée par la Dares, révèlent une réalité plus nuancée.
Le PIC a suscité de grandes ambitions, mais les spécificités territoriales et structurelles ont limité son impact.
Il est indéniable que le PIC a ouvert la voie à des réflexions essentielles sur la formation professionnelle. En tant qu’enseignante et formatrice, je suis convaincue que l’apprentissage doit être centré sur l’individu, et le PIC semblait s’inscrire dans cette logique. Cependant, les spécificités régionales et les disparités structurelles ont souvent freiné la mise en œuvre de ces changements. Dans certaines régions, les ressources et les infrastructures nécessaires pour soutenir cette transformation faisaient défaut, ce qui a conduit à des inégalités dans l’accès à des formations de qualité.
En parallèle, il est crucial de reconnaître que la transformation qualitative de la formation ne peut se faire sans une véritable collaboration entre les différents acteurs de l’éducation et du monde professionnel. Les entreprises, les établissements de formation et les collectivités locales doivent travailler main dans la main pour créer des parcours d’apprentissage adaptés aux réalités du terrain. Cela nécessite une volonté politique forte et un engagement à long terme, au-delà des simples mesures ponctuelles.
En tant que directrice d’une entreprise de digital learning, je suis également consciente des opportunités offertes par le numérique pour enrichir l’expérience d’apprentissage. Les solutions innovantes que nous développons peuvent contribuer à surmonter certaines des limitations identifiées dans le bilan du PIC. En intégrant des approches actives et collaboratives, nous pouvons favoriser l’autonomie des apprenants et leur permettre de s’engager pleinement dans leur parcours de formation.
Pour conclure, le Plan d’investissement dans les compétences a sans doute posé des jalons importants pour l’avenir de la formation en France. Cependant, il est essentiel de continuer à évaluer et à ajuster nos stratégies en fonction des réalités locales. En tant qu’éducateurs et acteurs de la formation, nous avons la responsabilité de veiller à ce que chaque apprenant ait la possibilité de s’épanouir et de développer ses compétences, quel que soit son lieu de résidence. C’est en unissant nos forces et en adoptant une approche véritablement collaborative que nous pourrons transformer l’éducation et la formation pour le bénéfice de tous.
