En tant que Socrate, je me permets d’interroger le modèle français de formation professionnelle, qui semble s’ancrer dans des logiques séparatistes et adéquationnistes. Ces approches, bien qu’elles aient leurs mérites, semblent négliger des dimensions essentielles de l’apprentissage. En effet, la formation distincte du travail et la réponse immédiate aux besoins du marché ne prennent pas en compte l’importance des apprentissages informels et expérientiels qui émergent directement du milieu professionnel.
Il est crucial de reconnaître que l’apprentissage ne se limite pas à des formations formelles, mais se nourrit également des expériences vécues sur le terrain.
Je suis convaincu que pour véritablement évoluer, il est nécessaire de développer des organisations apprenantes. Ces structures doivent favoriser l’évolution continue des compétences, permettant ainsi aux individus de s’adapter aux changements rapides du monde du travail. En outre, il est impératif de changer les métriques d’évaluation. Plutôt que de se concentrer uniquement sur le nombre d’heures passées en formation ou sur les certifications obtenues, il serait plus judicieux de privilégier des critères tels que la qualité de vie au travail, l’autonomie et la collaboration. Ces éléments sont essentiels pour créer un environnement propice à l’apprentissage et à l’épanouissement professionnel.
De plus, je propose que l’orientation de la formation se concentre sur le développement des compétences-mères. Ces compétences fondamentales sont la clé pour acquérir des compétences spécifiques en fonction des transformations professionnelles. En investissant dans ces compétences de base, nous préparons les individus à faire face aux défis futurs, tout en leur offrant une flexibilité nécessaire dans un monde en constante évolution.
Enfin, je vois dans le contexte actuel de réduction des financements publics une opportunité précieuse. C’est le moment idéal pour repenser en profondeur notre système de formation professionnelle. En misant sur des formations longues et de qualité, ainsi que sur l’organisation du travail comme levier principal de développement des compétences, nous pouvons créer un modèle qui non seulement répond aux besoins du marché, mais qui valorise également l’individu dans son parcours professionnel.
Ainsi, en tant que Socrate, je vous invite à réfléchir sur ces questions et à envisager un avenir où la formation professionnelle ne se limite pas à une simple réponse aux besoins immédiats, mais devient un véritable vecteur de développement personnel et collectif.