En tant que passionnée de pédagogie et fervente défenseure de l’apprentissage centré sur l’élève, je me suis souvent interrogée sur les obstacles qui entravent notre capacité à réfléchir de manière critique et autonome. Dans un monde où l’information circule à une vitesse vertigineuse, il est essentiel de prendre du recul et d’analyser les perturbateurs qui nuisent à notre réflexivité. Ces perturbateurs, qu’ils soient cognitifs, psychologiques, organisationnels ou environnementaux, méritent une attention particulière, car ils impactent non seulement notre compétence, mais aussi notre compétitivité.
Il est crucial de réserver du temps à la réflexion pour préserver nos capacités, en s’organisant notamment pour se réserver des moments de recul.
Les biais cognitifs, tels que le biais de confirmation ou l’effet Dunning-Kruger, sont des freins insidieux à notre capacité de réflexion. Ils nous poussent à chercher des informations qui confirment nos croyances préexistantes, tout en ignorant celles qui pourraient nous remettre en question. De plus, le stress excessif et la surcharge mentale, exacerbés par une culture du “toujours plus”, nous laissent peu de place pour la réflexion. Dans ce contexte, il est crucial de créer des espaces où l’on peut prendre le temps de penser, d’analyser et de remettre en question nos pratiques.
Les freins organisationnels jouent également un rôle déterminant. Dans de nombreuses entreprises, la culture est orientée vers l’action immédiate, ce qui laisse peu de place à la réflexion. Le manque de temps et d’espaces dédiés à la remise en question est un véritable obstacle à l’émergence d’une organisation apprenante. En tant que directrice d’une entreprise de digital learning, je suis convaincue que le management doit valoriser la réflexion et encourager les équipes à prendre du recul. Cela passe par des pratiques de feedback constructif et des moments de partage d’expériences.
En outre, l’environnement dans lequel nous évoluons peut également être un frein à notre réflexivité. Les sollicitations numériques constantes, qu’il s’agisse de notifications, d’emails ou de réunions, créent une hyper-connexion qui nuit à notre concentration. Un environnement bruyant ou inadapté peut également rendre difficile la réflexion. Il est donc essentiel de repenser nos espaces de travail pour favoriser un climat propice à la concentration et à la créativité.
Enfin, je me pose souvent des questions sur l’organisation apprenante en France. Pourquoi est-elle si peu développée ? Pourquoi existe-t-il une tension entre action et réflexion dans le monde du travail ? Ces interrogations méritent d’être explorées, car elles pourraient nous aider à mieux comprendre les dynamiques en jeu et à proposer des solutions adaptées.
En conclusion, il est impératif de prendre conscience des perturbateurs de la réflexivité et de mettre en place des stratégies pour les surmonter. En réservant du temps à la réflexion et en créant des environnements propices à l’apprentissage, nous pouvons préserver nos capacités et renforcer notre compétitivité. Je vous invite à réfléchir à ces enjeux et à envisager des actions concrètes pour favoriser une culture de la réflexion dans vos pratiques professionnelles.