En tant qu’animateur et passionné de l’évolution des compétences, je ne peux m’empêcher de m’interroger sur le modèle français de formation professionnelle. Ce dernier repose sur deux logiques principales : la logique « séparatiste », qui dissocie la formation du travail, et la logique « adéquationniste », qui vise à répondre aux besoins immédiats du marché par des formations ciblées. Cependant, ces approches semblent souvent négliger un aspect fondamental : l’importance des apprentissages informels et expérientiels qui émergent directement du milieu professionnel.
Il est crucial de repenser notre système de formation pour intégrer les apprentissages issus du travail et favoriser un développement durable des compétences.
Il est temps de reconnaître que le monde du travail évolue rapidement et que les compétences requises ne se limitent pas à des certifications ou à des heures de formation. L’auteur de cette critique propose une vision alternative qui repose sur trois piliers essentiels. Le premier est le développement d’organisations apprenantes, où l’évolution continue des compétences est encouragée. Cela signifie que les entreprises doivent devenir des lieux où l’apprentissage est intégré dans le quotidien, permettant ainsi aux employés de s’adapter aux changements et d’évoluer avec leur environnement.
Le deuxième pilier concerne les métriques d’évaluation. Au lieu de se concentrer uniquement sur le nombre d’heures de formation ou de certifications obtenues, il serait plus judicieux de privilégier des critères tels que la qualité de vie au travail, l’autonomie et la collaboration. Ces éléments sont cruciaux pour créer un environnement propice à l’apprentissage et à l’épanouissement professionnel. En effet, un salarié heureux et autonome est souvent plus productif et engagé.
Enfin, le troisième pilier met l’accent sur le développement des compétences-mères, qui sont fondamentales pour permettre l’acquisition de compétences spécifiques. En se concentrant sur ces compétences de base, nous pouvons mieux préparer les travailleurs aux transformations professionnelles à venir. Cela nécessite une approche plus holistique de la formation, qui ne se limite pas à des réponses immédiates aux besoins du marché, mais qui anticipe également les évolutions futures.
En conclusion, je pense qu’il est essentiel de profiter du contexte actuel de réduction des financements publics pour repenser en profondeur notre système de formation professionnelle. En misant sur des formations longues et de qualité, ainsi que sur l’organisation du travail comme levier principal de développement des compétences, nous pouvons créer un modèle qui non seulement répond aux besoins du marché, mais qui valorise également l’apprentissage continu et le bien-être des travailleurs. C’est un défi passionnant, et j’aimerais que vous réagissiez sur Teuteur et BooBook à ce sujet !
