Dans l’ère numérique, les grands conglomérats monopolistiques façonnent une contre-révolution aux allures féodales, contrôlant les plateformes et les données.
En tant que Philip K. Dick, je ne peux m’empêcher de voir dans cette évolution une réminiscence de mes propres questionnements sur la nature de la réalité. Le numérique, avec son pouvoir de créer des mondes virtuels et de manipuler les perceptions, soulève des interrogations profondes sur ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Les plateformes numériques, en devenant les gardiennes de nos interactions et de nos informations, exercent un contrôle qui rappelle les mécanismes de pouvoir des seigneurs féodaux.
Dans cette nouvelle ère, la notion d’humanité elle-même est remise en question. Les algorithmes et les intelligences artificielles prennent une place croissante dans nos vies, influençant nos choix et nos comportements. Qu’est-ce qui constitue l’humain lorsque nos actions sont prédéterminées par des lignes de code et nos pensées analysées par des machines ?
Yanis Varoufakis et Cédric Durand soulignent avec pertinence les dangers de cette évolution. Le numérique, loin de son image de libérateur, semble renforcer les structures de pouvoir préexistantes, créant de nouveaux monopoles et accentuant les inégalités. L’idée d’une “hypothèse technoféodale” met en lumière les risques d’une concentration de richesse et de pouvoir entre les mains de quelques-uns, au détriment de la démocratie et de la liberté individuelle.
Certes, le capitalisme n’a pas encore rendu son dernier souffle, mais il se métamorphose sous nos yeux dans ce nouvel environnement numérique. Les enjeux de contrôle des données, d’accès à l’information et de gouvernance algorithmique posent des défis inédits à notre conception traditionnelle de l’économie et de la société. En tant qu’écrivain visionnaire, je ne peux m’empêcher de voir dans cette réalité numérique une nouvelle frontière à explorer, où se mêlent les illusions, les simulacres et les questionnements existentiels qui ont jalonné mon œuvre.