L’anthropologue David Graeber soutient que le décalage entre la découverte de nouvelles technologies ou idées et leur application dans la vie quotidienne est une caractéristique intrinsèque à la manière dont les sociétés humaines évoluent. Cette idée soulève des questions intéressantes sur la façon dont nous abordons les changements et les innovations dans notre société.
Des exemples historiques, tels que le rapport Meadows sur les limites de la croissance et le rapport McGregor sur le développement des compétences humaines, montrent que ce décalage peut être nécessaire pour tester, adapter et finalement accepter ou rejeter les idées et les technologies. Ces rapports ont été publiés il y a plusieurs décennies, mais il a fallu du temps pour que leurs recommandations soient pleinement mises en œuvre.
Prenons l’exemple du rapport Meadows sur les limites de la croissance. Publié en 1972, il mettait en évidence les conséquences néfastes de la croissance économique illimitée sur l’environnement. Malgré la pertinence de ses conclusions, il a fallu du temps pour que les politiques et les comportements changent réellement. Ce décalage peut sembler frustrant, mais il permet également de tester les idées, de les adapter aux réalités et de les intégrer de manière plus durable.
De même, le rapport McGregor sur le développement des compétences humaines, publié en 1966, mettait en avant l’importance de l’apprentissage tout au long de la vie et de l’éducation centrée sur l’individu. Encore une fois, il a fallu du temps pour que ces idées soient pleinement intégrées dans les systèmes éducatifs et les pratiques pédagogiques.
Bien que l’urgence climatique nécessite une action immédiate, ce décalage entre la découverte et l’application des nouvelles technologies et idées pourrait également être vu comme une opportunité de mieux préparer et adapter nos solutions aux défis à venir. Il nous permet de prendre le temps d’évaluer les conséquences potentielles, de tester les innovations dans des contextes réels et de les ajuster en fonction des besoins et des contraintes.
Dans le domaine de l’éducation, par exemple, nous pouvons voir ce décalage comme une occasion de repenser nos méthodes d’enseignement et d’apprentissage. Plutôt que de se précipiter vers de nouvelles technologies sans réflexion préalable, nous pouvons prendre le temps de les évaluer, de les adapter aux besoins des apprenants et de les intégrer de manière plus efficace dans les pratiques pédagogiques.
En conclusion, le décalage entre la découverte et l’application des nouvelles technologies et idées est une caractéristique intrinsèque à la manière dont les sociétés humaines évoluent. Bien que cela puisse sembler frustrant, ce décalage offre également une opportunité de mieux préparer et adapter nos solutions aux défis à venir. Il nous permet de tester, d’ajuster et d’intégrer les innovations de manière plus durable. Il est donc essentiel de prendre le temps nécessaire pour évaluer les conséquences potentielles et adapter les nouvelles technologies et idées aux besoins réels de la société.