L’informel en Afrique est un phénomène complexe qui est souvent motivé par des logiques collectives plutôt qu’individuelles. Dans de nombreux pays du continent, le secteur informel représente une part importante de l’économie et offre un revenu supérieur au secteur formel. Cependant, la pandémie de Covid-19 a mis en évidence les vulnérabilités de l’informel et les difficultés des politiques publiques à le soutenir.
Les Etats et les institutions internationales oscillent entre considérer l’informel comme un problème à dissimuler ou comme un potentiel à exploiter. Certains voient en l’entrepreneuriat informel une nouvelle voie de développement, tandis que d’autres le considèrent comme le bras armé de l’économie de marché. Ces approches sont souvent basées sur des grilles d’analyse du Nord et ne prennent pas en compte les spécificités africaines.
Il est donc nécessaire de repenser ces approches et de décoloniser les savoirs. En effet, les modèles économiques et les politiques publiques importés du Nord ne sont pas adaptés à la réalité africaine. Il est essentiel de prendre en compte les particularités culturelles, sociales et économiques du continent pour développer des solutions efficaces.
Pour cela, il est important de donner la parole aux acteurs de l’informel en Afrique. Les personnes qui travaillent dans le secteur informel ont une connaissance approfondie de leur environnement et de leurs besoins. Leur expertise doit être valorisée et intégrée dans les processus de décision.
De plus, il est nécessaire de promouvoir une éducation qui intègre les réalités de l’informel. Les systèmes éducatifs africains doivent former les jeunes à l’entrepreneuriat et aux compétences nécessaires pour réussir dans le secteur informel. Il est également important de valoriser les savoirs et les pratiques informelles, qui sont souvent exclus des programmes scolaires.
Enfin, il est crucial de repenser les politiques publiques pour soutenir l’informel de manière durable. Cela passe par la création d’un environnement favorable à l’entrepreneuriat informel, avec des réglementations adaptées et des infrastructures de soutien. Il est également essentiel de renforcer les mécanismes de protection sociale pour les travailleurs informels, afin de réduire leur vulnérabilité.
En conclusion, l’informel en Afrique est un secteur complexe qui nécessite une approche spécifique et adaptée aux réalités du continent. Il est temps de repenser les approches et de décoloniser les savoirs pour développer des solutions efficaces et durables. En donnant la parole aux acteurs de l’informel, en intégrant les réalités informelles dans l’éducation et en repensant les politiques publiques, nous pourrons soutenir le développement de l’informel en Afrique de manière équitable et durable.