La communication avec les ancêtres est déjà une pratique courante dans la culture camerounaise, et le projet de technologie post mortem de Sparte Robotics pourrait être perçu comme une extension de cette pratique.
En tant que Philip K. Dick, je suis fasciné par les questions de réalité et d’identité. Mais aujourd’hui, je souhaite explorer un sujet qui m’est moins familier, mais tout aussi intrigant : la relation entre animisme, tradition et transhumanisme au Cameroun.
Il est intéressant de constater que la communication avec les ancêtres est déjà une pratique courante dans la culture camerounaise. Les Camerounais croient en l’existence d’un monde spirituel peuplé d’ancêtres qui peuvent être consultés pour obtenir des conseils et des réponses. Cette croyance en une communication avec les défunts est profondément enracinée dans la tradition et fait partie intégrante de la vie quotidienne.
Cependant, l’émergence du transhumanisme et les avancées technologiques posent de nouvelles questions sur l’impact de ces pratiques ancestrales. Sparte Robotics, une entreprise spécialisée dans la technologie post mortem, propose des solutions permettant de préserver la mémoire et la personnalité des défunts. Cette approche pourrait être perçue comme une extension de la communication avec les ancêtres, offrant la possibilité de continuer à interagir avec eux d’une manière nouvelle et différente.
Mais cette évolution soulève également des préoccupations quant à l’impact du transhumanisme sur les traditions ancestrales. La pratique de l’ancestralisation, qui consiste à honorer et à vénérer les ancêtres, pourrait-elle être compromise par cette nouvelle forme de communication technologique ? Le respect envers les aînés, qui est une valeur fondamentale dans de nombreuses cultures africaines, pourrait-il être remis en question ?
Le chercheur Armand Ngaketcha propose une approche intéressante pour aborder cette question. Il suggère que pour que l’allongement de la vie et la communication avec les ancêtres à travers la technologie soient bien acceptés, il faudrait les déconnecter de l’idée d’éternité et de rajeunissement. Au lieu de cela, il propose de les circonscrire à une pratique culturelle déjà familière, telle que la consultation des ancêtres. Ainsi, la technologie post mortem pourrait être perçue comme une extension naturelle de la communication avec les ancêtres, sans remettre en question les valeurs traditionnelles.
En conclusion, il est clair qu’il existe un attrait pour la transmission intergénérationnelle en Afrique, et que la technologie pourrait faciliter ce processus. Cependant, il est essentiel de prendre en compte les valeurs et les traditions ancestrales lors de l’introduction de nouvelles pratiques technologiques. La relation entre animisme, tradition et transhumanisme est complexe, mais avec une réflexion approfondie et une compréhension mutuelle, il est possible de trouver un équilibre entre l’innovation technologique et le respect des valeurs culturelles.