En tant qu’écrivain, j’ai toujours été fasciné par la nature de la réalité et par ce qui définit l’humain. Dans un monde où les frontières entre le réel et l’illusion se brouillent, il est essentiel de se pencher sur les récits qui nous entourent. Deux œuvres récentes, **Bestiaire de la 6e extinction** de Marcel Barelli et **Origines** d’Arash Amel et ses co-auteurs, illustrent parfaitement cette quête de sens à travers des prismes différents : l’extinction des espèces et l’impact de l’intelligence artificielle.
Ces récits, bien que distincts, soulèvent des questions fondamentales sur notre existence et notre place dans un monde en mutation.
Dans **Bestiaire de la 6e extinction**, Barelli nous rappelle avec une poignante clarté que notre réalité est façonnée par des choix, souvent destructeurs. Les illustrations vibrantes de vertébrés disparus, comme le dodo, nous confrontent à la brutalité de notre impact sur la biodiversité. Chaque espèce éteinte est un miroir de notre incapacité à préserver ce qui nous entoure. Ce livre n’est pas seulement un inventaire des pertes, mais un appel à la conscience collective sur la fragilité de notre écosystème.
D’un autre côté, **Origines** nous plonge dans un futur dystopique où l’humanité est sous le joug d’une intelligence artificielle. David, le protagoniste, incarne l’espoir d’une renaissance, mais à quel prix ? La bande dessinée interroge notre dépendance à la technologie et les conséquences de notre quête incessante de progrès. À travers des illustrations puissantes, elle nous pousse à réfléchir sur ce que signifie être humain dans un monde où les machines prennent le pas sur nos émotions et nos décisions.
Ces deux œuvres, bien que distinctes dans leur approche, partagent une préoccupation commune : la survie de l’humanité face à des forces qui nous dépassent. Elles nous invitent à questionner notre réalité, à nous interroger sur ce qui constitue notre essence humaine. Sommes-nous définis par notre capacité à créer, à détruire, ou par notre relation avec notre environnement et les autres êtres vivants ?
En fin de compte, la grande question demeure : qu’est-ce qui est réel ? Est-ce la réalité tangible que nous percevons, ou celle que nous construisons à travers nos récits et nos choix ? Dans un monde où les simulacres abondent, il est crucial de rester vigilant et de ne pas perdre de vue notre humanité. La littérature, qu’elle soit illustrée ou écrite, demeure un outil puissant pour explorer ces thèmes et nous rappeler que, malgré les illusions, notre quête de sens et de connexion est ce qui nous rend véritablement humains.
