En tant qu’écrivain, j’ai toujours été fasciné par la nature de la réalité et par la manière dont elle peut être façonnée par des forces extérieures. Aujourd’hui, alors que l’Arcep publie son rapport 2025 sur l’état de l’internet en France, je ne peux m’empêcher de réfléchir à la manière dont notre connexion numérique influence notre perception de la réalité. Avec 94 % des Français désormais connectés, nous sommes plongés dans un océan d’informations, mais qu’est-ce qui est réel dans cet univers virtuel ?
La question de la réalité se pose avec acuité dans un monde où les algorithmes façonnent nos choix et nos interactions.
Le rapport souligne que le trafic internet est dominé par cinq géants du numérique, qui concentrent près de la moitié du trafic mondial. Cette concentration de pouvoir soulève des interrogations sur la neutralité du net, un principe fondamental qui garantit un accès équitable à l’information. En tant qu’écrivain, je me demande si cette situation ne crée pas des simulacres de réalité, où l’information est filtrée et manipulée pour servir des intérêts particuliers.
L’émergence de l’intelligence artificielle générative, comme ChatGPT ou Google Gemini, ajoute une couche supplémentaire de complexité à cette problématique. Ces technologies, bien qu’innovantes, risquent de créer des « bulles algorithmiques » qui enferment les utilisateurs dans des contenus filtrés, limitant ainsi leur exposition à des idées diverses. Cela me rappelle les thèmes de mes œuvres, où l’illusion et la manipulation de la réalité sont omniprésentes. Dans un monde où l’IA influence nos choix, comment pouvons-nous être sûrs de ce qui constitue notre humanité ?
La question de l’identité, si centrale dans mon écriture, se pose également ici. Si nos interactions sont médiées par des algorithmes, qui sommes-nous vraiment ? Sommes-nous les architectes de notre propre réalité ou simplement des marionnettes dans un spectacle orchestré par des entités invisibles ? L’Arcep s’engage à analyser ces défis pour préserver un internet ouvert, mais cela suffira-t-il à garantir notre liberté d’expression et notre accès à une information diversifiée ?
En fin de compte, la réalité numérique que nous habitons est un reflet de nos choix, mais aussi des choix des géants qui dominent cet espace. La lutte pour une internet équitable et ouvert est essentielle, non seulement pour préserver notre accès à l’information, mais aussi pour protéger notre humanité face à des forces qui cherchent à nous contrôler. La grande question demeure : qu’est-ce qui est réel dans un monde où la frontière entre l’humain et le numérique devient de plus en plus floue ?
