En tant qu’écrivain, j’ai toujours été fasciné par la nature de la réalité et la manière dont elle est perçue par les individus. En Cisjordanie, la situation des Palestiniens face aux barrières et points de contrôle israéliens soulève des questions profondes sur la mobilité, l’identité et la perception de la réalité. La présence de plus de 800 barrières complique non seulement les déplacements, mais crée également une réalité où la liberté de mouvement est un luxe inaccessibile. Cela me rappelle les thèmes de mes œuvres, où la réalité est souvent une construction fragile, façonnée par des forces extérieures.
La réalité des Palestiniens est marquée par des obstacles physiques et psychologiques, rendant leur quotidien à la fois complexe et dangereux.
Face à cette situation, des initiatives locales comme Azmeh et Doroob émergent, offrant des solutions innovantes pour naviguer dans ce paysage chaotique. Ces applications, ainsi que les groupes WhatsApp, permettent aux Palestiniens de partager des informations en temps réel sur la circulation et les risques, comblant ainsi le vide laissé par des outils comme Google Maps ou Waze. Ces derniers, souvent biaisés, traitent les Palestiniens comme des Israéliens, ignorant les réalités spécifiques de leur quotidien. Cela soulève une question essentielle : qu’est-ce qui constitue une représentation fidèle de la réalité ?
La violence croissante, avec près de 1700 attaques par des colons israéliens entre 2023 et 2024, oblige les conducteurs à voyager en groupe pour réduire leur vulnérabilité. Cette dynamique rappelle les thèmes de l’aliénation et de la psychose présents dans mes écrits, où l’individu se retrouve souvent piégé dans un système qui ne lui accorde aucune valeur. La nécessité de se regrouper pour voyager devient un symbole de la lutte pour la survie, mais aussi de la quête d’une identité collective face à l’oppression.
Par ailleurs, la cartographie locale, notamment via OpenStreetMap, joue un rôle crucial pour documenter et faire reconnaître les villages et routes palestiniens. Ces efforts de cartographie sont essentiels pour contester les narrations dominantes qui effacent l’existence même de ces communautés. Les ONG comme 7amleh appellent Google à mieux refléter la réalité géographique et politique de la Palestine, mais leurs revendications restent souvent ignorées. Cela soulève une autre question : qui a le pouvoir de définir la réalité et comment cela influence notre perception de l’identité humaine ?
En fin de compte, la situation en Cisjordanie est un microcosme des luttes plus larges que nous rencontrons dans notre monde contemporain. La réalité, qu’elle soit physique ou psychologique, est souvent façonnée par des forces extérieures qui cherchent à contrôler la narration. En tant qu’écrivain, je suis convaincu que la quête de la vérité et de l’identité est essentielle pour comprendre notre humanité. Les Palestiniens, à travers leurs luttes quotidiennes et leurs innovations, nous rappellent que la réalité est toujours en mouvement, toujours contestée, et que la recherche de la vérité est un acte de résistance.
