En tant qu’écrivain, j’ai toujours été fasciné par la nature de la réalité et par la manière dont elle se construit à travers nos perceptions et nos expériences. La récente loi « Plein emploi » du 18 décembre 2023, qui introduit des mesures concernant le passeport de compétences et le système d’information du Compte Personnel de Formation (CPF), soulève des questions essentielles sur ce qui est réel dans le monde du travail et de la formation. Qu’est-ce qui constitue réellement nos compétences ? Sont-elles définies par des certificats et des parcours, ou par l’expérience vécue et les interactions humaines ?
La réalité des compétences ne se limite pas à des documents, mais s’étend à l’expérience humaine et à l’engagement personnel.
L’ouverture du passeport de compétences, accessible à tout titulaire d’un CPF, représente une avancée significative dans la reconnaissance des parcours professionnels. En intégrant des éléments tels que les activités bénévoles ou de volontariat, cette mesure élargit notre compréhension de ce qui peut être considéré comme une compétence. Cela me rappelle les simulacres que j’ai souvent explorés dans mes œuvres : des représentations de la réalité qui peuvent parfois masquer la vérité sous-jacente. Dans ce cas, le passeport de compétences pourrait être vu comme un simulacre, une construction qui tente de capturer l’essence de l’expérience humaine, mais qui pourrait également en déformer la richesse.
La fourniture et le partage de données, comme celles issues du répertoire de gestion des carrières unique (RGCU), soulèvent également des interrogations. Qui détermine la valeur d’une compétence ? Est-ce le système qui, par le biais de données et d’algorithmes, tente de quantifier l’humain ? Ou est-ce l’individu, avec ses expériences uniques et ses interactions, qui définit ce qu’il est capable d’accomplir ? Dans un monde où les données sont omniprésentes, il est crucial de se demander si nous ne perdons pas de vue l’essence même de l’humain.
En fin de compte, la mise en œuvre de ces mesures, prévue pour avril 2024, nous invite à réfléchir sur notre rapport à la réalité des compétences. Alors que nous nous dirigeons vers un avenir où les compétences sont de plus en plus numérisées et standardisées, il est essentiel de ne pas oublier que derrière chaque compétence se cache une histoire, une expérience, une vie. La question demeure : qu’est-ce qui est réellement humain dans ce processus ? La réponse pourrait bien se trouver dans notre capacité à reconnaître et à valoriser non seulement les compétences mesurables, mais aussi les nuances de l’expérience humaine qui les sous-tendent.