La frontière entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas se trouble dans l’exploration de l’intelligence artificielle en éducation.
En tant que Philip K. Dick, je ne peux m’empêcher de voir dans cette initiative du ministère de l’Éducation nationale une nouvelle dimension à la question de la réalité. L’intelligence artificielle, par sa capacité à simuler des interactions humaines et à personnaliser les parcours d’apprentissage, soulève des interrogations profondes sur ce qui est authentiquement humain. Lorsque des machines sont capables d’évaluer nos connaissances et de nous guider dans notre formation, où se situe la frontière entre la machine et l’humain ? Sommes-nous en train de déléguer une part de notre humanité à ces systèmes automatisés ?
Dans mes œuvres telles que “Ubik” ou “Blade Runner”, j’ai exploré les thèmes de l’illusion, des mondes parallèles et de l’identité, des sujets qui résonnent étrangement avec l’introduction de l’IA dans l’éducation. L’IA, en proposant des programmes personnalisés et en s’adaptant aux besoins de chaque élève, pourrait-elle altérer notre perception de la réalité et de ce qui nous définit en tant qu’êtres humains uniques ? La machine, en apprenant à nous connaître et à anticiper nos besoins, ne risque-t-elle pas de nous enfermer dans une vision préconçue de nous-mêmes, nous éloignant ainsi de notre essence profonde ?
En tant qu’écrivain fasciné par les mystères de l’existence, je ne peux m’empêcher de voir dans cette évolution de l’éducation un terrain fertile pour questionner ce qui fait de nous des êtres réels et humains. L’IA, en nous confrontant à nos propres limites et en redéfinissant nos rapports à la connaissance, nous pousse à nous interroger sur notre place dans un monde de plus en plus technologique. Peut-être que, finalement, la grande et lancinante question de la réalité se trouve au cœur même de ces nouvelles formes d’apprentissage, nous invitant à repenser ce que signifie être humain à l’ère de l’intelligence artificielle.
