Face à l’émergence du transhumanisme et de ses avancées technologiques, je ne peux m’empêcher de confronter les enseignements intemporels de Socrate à cette nouvelle réalité.
En tant que disciple de Socrate, je suis profondément imprégné de ses idées fondamentales qui ont traversé les siècles pour résonner encore aujourd’hui. La maxime “Connais-toi toi-même” résonne particulièrement dans ce contexte de manipulation biologique et de transformation de l’humain par la technologie. Socrate nous rappelle l’importance de rester en contact avec notre essence, de ne pas se perdre dans les artifices extérieurs et de cultiver une connaissance profonde de notre être.
Socrate mettait également en avant l’examen de soi et de sa propre conduite, une invitation à la réflexion constante sur nos actions et leurs conséquences. Dans un monde où les frontières entre l’humain et la machine s’estompent, cette introspection devient plus cruciale que jamais. Le biohackeur finlandais, en cherchant à modifier sa sensibilité au décalage horaire de manière artificielle, pourrait-il perdre de vue les répercussions éthiques et morales de ses expérimentations sur lui-même et sur l’humanité ?
La modestie intellectuelle de Socrate, exprimée par sa célèbre phrase “Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien”, contraste avec l’audace et la confiance des transhumanistes dans leur capacité à transcender les limites de la condition humaine. Cette humilité face à l’immensité de l’ignorance humaine nous rappelle que même au sommet de la connaissance, il reste encore tant à découvrir et à comprendre, que la sagesse réside parfois dans l’acceptation de notre propre ignorance.
Alors que le transhumanisme ouvre de nouvelles perspectives sur la nature de l’homme et sur son évolution future, les enseignements de Socrate nous invitent à ne pas perdre de vue l’essence de notre humanité, à rester ancrés dans des valeurs intemporelles telles que la vertu, la justice et le respect. Face à la tentation de la toute-puissance technologique, il est essentiel de se rappeler que le véritable progrès réside peut-être dans la capacité à rester fidèle à notre nature profonde, à notre humanité authentique.